Mourinho une nouvelle fois champion
C’est l’histoire, bien connue, de l’élève
qui dépasse son maître. Samedi soir, l’Inter de Mourinho a surclassé le
Bayern de Van Gaal en finale de la Ligue des champions (2-0). En toute
logique. A l’issue d’une véritable partie d’échec, le Portugais a donné
une leçon à celui dont il était l’adjoint au Barça à la fin des années
1990. Aligné seul en pointe, l’Argentin Diego Milito a frappé deux fois
et inscrit deux buts. Une statistique à l’image de son équipe et de ses
33% de possession de balle, impressionnante de pragmatisme. Un triomphe
estampillé Mourinho.
En deux saisons, le technicien portugais a
transformé le club lombard en machine à gagner. Avec finesse et
autorité, il a façonné un groupe auquel il a transmis son mental
d’acier. Tirant profit de ses talents d’orateur, il a su imposer ses
méthodes. Dans l’approbation générale. La relation qu’il entretient avec
son vestiaire est quasi-fusionnelle. « Je suis l’un d’entre eux »,
déclare-t-il à propos de ses joueurs.
Avec Mourinho, l’Inter
s’est trouvé un guide capable de mettre fin à quarante-cinq ans de
disette continentale. Résultat, un triplé historique (championnat, Coupe
d’Italie, Ligue des champions). Le sixième seulement de l’histoire du
football européen. Le premier d’un entraîneur de génie.
Charismatique, sûr de lui, le dandy lusitanien
cultive son rôle de composition. « The Special One » (l’élu), comme il
s’est lui-même surnommé à Chelsea, ne laisse personne indifférent. Son
arrogance exaspère les uns, ses résultats forcent l’admiration de tous.
En soulevant une deuxième fois la Coupe « aux grandes oreilles » (après
sa victoire avec le FC Porto en 2004), le natif de Setubal a rejoint
Ernst Happel et Ottmar Hitzfeld dans le cerclé très fermé des
entraîneurs ayant remporté la C1 avec deux clubs différents.
A 47
ans, Mourinho écrit sa légende. Et n’entend pas s’arrêter en si bon
chemin. Lassé par ses querelles à répétition avec la presse italienne,
il s’apprête à quitter la péninsule. « Il est plus probable que je parte
que je reste », a-t-il lâché ce week-end. Sa destination est toute
trouvée : le Real Madrid. Certains médias espagnols parlent d’un contrat
de quatre ans pour un salaire annuel de 10 millions d’euros. Du
jamais-vu pour un entraineur, comme souvent avec le « Mou ».
Après
une saison vierge de titres, le président Florentino Perez compte sur
lui pour ramener la maison blanche vers les sommets. Un challenge taillé
sur mesure. Partout où il est passé, Mourinho a laissé des trophées
derrière lui. « Je veux être le seul entraîneur à remporter la Ligue des
champions avec trois clubs différents », clame-t-il. Détesté par les
fans du Barça (il le leur rend bien), il trouverait certainement
chaussure à son pied en Castille. Au pays des Galactiques, il aurait
même l’étoffe d’un roi.
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